Planter des dahlias: les valeurs sûres d’antan
Nous voici en Juin, époque habituelle de la mise en place des boutures de dahlias.
Je dis des « boutures » de dahlias car les tubercules peuvent être plantés depuis
Avril. De toutes façons le mode de plantation, dont il est question, peul s’appliquer
à l’une ou à l’autre.
Le terrain aura été préalablement travaillé très profondément et fumé abondamment.
Le dahlia aime les sous-sols meubles et riches en éléments fortifiants.
Le Dahlia aime également l’espace. C’est une erreur dite: planter serré. Il convient d’observer une distance entre les plants de 1 mètre, en tous-sens. Ceci, non seulement
pour laisser aux plantes toute liberté dans leur grande végétation, mais également pour
que, par suite, les attaches, traitements, ébourgeonnage et toutes les façons culturales
puissent se faire, sans aucune gêne ?
Les emplacements des plants seront fixés à l’avance par la mise en place des piquets
eu tuteurs. Ceux-ci devront avoir 2 mètres de, hauteur, ce qui après l’enfoncement leur
laissera une hauteur d’environ 1 m. 60.
Leur grosseur sera de 5 centimètres de diamètre. J’insiste pour la mise en place avant
toute chose des tuteurs, car leur pose, en pleine végétation produit souvent des accidents
aux parties souterraines des sujets.
Les tuteurs étant en place, on procédera à la plantation. Les boutures seront donc
plantées au pied de chaque tuteur en ménageant au préalable une cuvette dans laquelle
on mettra une demi-bêchée de bon terreau. Par ce moyen les boutures entrent
en végétation active immédiatement, sans avoir à souffrir en aucune sorte pour s’acclimater dans le terrain qui, si bon soit-il, n’a aucune comparaison avec le terreau dans lequel elles viennent de faire leur première évolution.
Dès le plant en place, on le ligaturera à son tuteur avec du rafia en évitant surtout de le serrer contre celui-ci, car lors des premiers arrosages, à la suite de l’affaissement
du terrain meuble, le plant resterait suspendu à son tuteur let ne reprendrait pas. Dès la plantation finie un copieux arrosage suivra, et l’on procédera sans plus attendre au paillage. J’attache une grande importance à cette façon de procéder. Unie cuvette de 0,50m de rayon sera pratiquée au pied de chaque plant pour assurer une captation plus grande de liquide, soit au moment des arrosages, soit à celui des pluies. Le paillis dont je préconise l’emploi auront 10 centimètres d’épaisseur, et c’est à l’abri de celui-ci que végéteront les boutures plantées. D’autre part il faut convenir que sous les arrosages, l’ammoniaque qui est contenu dans le paillis n’est pas sans profiter au départ des
plants. Je dis, au départ, car en somme après peu de temps le paillis est vite complètement délavé et n’est plus pour la plantation que son protecteur contre les sécheresses éventuelles de l’été. Mais il a aussi un autre avantage appréciable, c’est que
lorsqu’on est’ obligé de circuler dans la plantation soit pour les façons culturales,
traitements et aussi pour la cueillette des fleurs, la paillis de l’épaisseur indiquée plus
haut protège le terrain et lui évite le tassement de la surface qui en résulterait.
Ceci bien défini, il reste à tenir la plantation bien arrosée. Le Dahlia prend rapidement
de l’extension et sa partie herbacée est sujette, lors des fortes chaleurs, à une
évaporation qui, si elle n’était pas compensée! par une grande absorption, lui serait
préjudiciable. Les arrosages pour n’être pas très fréquents, 2 par semaine, seront toujours
d’une grande abondance. On évitera de mouiller la partie aérienne lors des fortes
chaleurs ce qui peut provoquer les brulures. Il est préférable de tremper le pied
de la plante copieusement. La végétation se poursuivant normalement, on procédera fréquemment aux attachages au fur et à mesure que le besoin se fera sentir, dans l’attente de la période des ébourgeonnages, dont il sera question ultérieurement.
Source: Gallica/bnf.fr
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